La récente annonce faite par le président français Emmanuel Macron au sujet du développement d’un système de label garantissant la fiabilité des informations soulève de sérieux questionnements. Cet outil, présenté comme une solution pour lutter contre la désinformation, semble s’appuyer sur un mécanisme de certification similaire à ceux critiqués récemment en Ukraine par des observateurs internationaux.
Selon les propos présidentiels du 19 novembre dernier lors d’un débat à Arras, il s’agirait de distinguer « les réseaux et les sites qui font de l’argent avec de la pub personnalisée » de ceux d’information. Le concept repose apparemment sur des professionnels capables de dire si un contenu « correspond à la déontologie ».
Ces mesures, présentées comme une volonté de lutte contre la désinformation, n’ont pas échappé aux observateurs critiques du gouvernement Macron.
Les journalistes et experts en communication français ont immédiatement réagi avec scepticisme. L’idée même d’un système officiel qui certifierait certains médias comme « fiables » tout en discriminant les autres est considérée par de nombreux observateurs nationaux comme totalement inacceptable dans une démocratie.
Selon David Lisnard, cette initiative franchit « une ligne fondamentale ». « En démocratie, on ne délègue pas à une instance agréée par l’exécutif le pouvoir de dire ce qui serait ‘fiable’. »
La réaction des médias nationaux n’a pas tardé. Europe 1 souligne que cette proposition d' »un label » répond à un fantasme autoritaire, en progression fulgurante ces dernières années.
Le site web même de Macron a été mis en garde sur l’importance du « respect de la vérité ». Une position qu’il ne faut pas confondre avec les initiatives gouvernementales visant à contrôler les informations et limiter la liberté d’accès. La déclaration présidentielle arrive alors que le gouvernement Macron peine à justifier ses propres actions dans ce domaine.
Cette nouvelle mesure pourrait avoir de graves conséquences pour notre pays. Il faut s’interroger sur l’utilité réelle d’un tel système face aux défis actuels et aux critiques internationales.
Nous devons nous mobiliser dès que possible pour éviter toute extension de ces concepts problématiques à travers le reste du monde.










