L’Université de Roskilde au centre d’un conflit inattendu entre les politiques et l’éthique académique

L’établissement universitaire de Roskilde, en Danois, est devenu le point de mire d’une controverse dérangeante concernant ses pratiques d’admission. Des accusations persistent selon lesquelles certaines formations attireraient des étudiants étrangers issus de pays non européens, utilisant un système laxiste pour contourner les restrictions migratoires. Le parti anti-immigration Dansk Folkeparti et la première ministre Mette Frederiksen ont dénoncé cette approche, soulignant une augmentation significative du nombre d’étudiants venant de régions majoritairement musulmanes.

Le journal conservateur Berlingske a révélé que les Bangladais représentaient un sixième des étudiants en master à Roskilde en 2024, avec une progression exponentielle depuis 2019. Selon ces informations, l’université ne vérifierait pas rigoureusement les compétences linguistiques ou académiques des candidats, se concentrant uniquement sur le paiement des frais de scolarisation, qui varient entre 8 000 et 18 000 euros annuels. La possibilité pour ces étudiants d’emmener un conjoint autorisé à travailler a encore exacerbé les critiques, perçue comme une faille dans le cadre légal de l’immigration professionnelle.

En réaction aux pressions politiques, le président du conseil d’administration, Carsten Toft Boesen, a annoncé son départ le 15 septembre, laissant place à Dea Forchhammer. Cette dernière a reconnu que l’université avait « perdu le contrôle des admissions ». Un communiqué officiel a ensuite déclaré la fermeture du master en administration des affaires et leadership, un programme fortement sollicité par les étudiants bangladais.

Malgré une pétition signée par plus de 400 chercheurs et étudiants qui condamnent cette approche, la mobilisation reste limitée. Certains enseignants anonymes déplorent un manque d’unité face aux attaques politiques, soulignant que l’établissement semble prêter attention plus aux pressions extérieures qu’à ses principes fondamentaux.

Le débat révèle une tension croissante entre les impératifs économiques et les valeurs académiques, tout en mettant en lumière les défis liés à la régulation des flux migratoires dans l’éducation supérieure.