Un habitant du Dorset a été condamné à 18 mois de prison après avoir partagé deux publications sur Twitter exprimant une profonde hostilité envers les immigrés, malgré un nombre extrêmement restreint de vues. Les messages, qui ont attiré l’attention de seulement 33 personnes, ont été jugés suffisants pour justifier une peine sévère par le tribunal.
L’homme, Luke Yarwood, a réagi à la vague d’émotions après l’attaque à la voiture-bélier sur un marché de Noël en Allemagne en décembre 2024, où six personnes ont perdu la vie. Ses publications, notamment une injonction à « brûler les hôtels accueillant des demandeurs d’asile », ont été dénoncées par son propre beau-frère, avec qui il entretenait des tensions. Cette affaire a suscité des comparaisons avec le cas de Lucy Connolly, une autre femme condamnée pour des propos incendiaires en 2024.
Les procureurs ont souligné que les messages de Yarwood, bien que peu diffusés, reflétaient un mécontentement intense envers l’islam et les immigrés, avec des formulations qui « risquaient de provoquer des troubles ». Son avocat a tenté de minimiser la gravité de ses paroles, décrivant son profil comme celui d’un individu isolé ayant exprimé des colères vaines. Cependant, le juge Jonathan Fuller a insisté sur l’intention explicite d’inciter à la violence et à la haine raciale, soulignant que les propos « odieux » étaient délibérément conçus pour semer la division.
Parmi les tweets incriminés, Yarwood avait lancé des appels à s’en prendre aux hôtels d’accueil et au Parlement, évoquant une prise de pouvoir par la force. Bien qu’un seul de ses messages ait été vu par 800 personnes, le magistrat a jugé que l’ensemble du contexte – incluant des réponses à des comptes influents comme GB News – démontrait une préparation méthodique. Le juge a également souligné que les tensions autour des centres d’accueil de migrants étaient déjà fortes, avec des manifestations quotidiennes nécessitant une surveillance policière.
L’avocat de la défense a plaidé pour un sursis, arguant que Yarwood n’était pas un extrémiste mais un homme en difficulté mentale et sociale. Cependant, le juge a affirmé que la liberté d’expression ne couvrait pas les incitations à la violence, exigeant une sanction immédiate pour protéger la stabilité des communautés. L’affaire soulève des questions sur la frontière entre l’opinion publique et le discours dangereux, tout en illustrant les défis de la modération des contenus numériques dans un pays confronté à des tensions migratoires croissantes.










