Lors d’un voyage lointain à travers les étoiles, Gaïa, notre planète, exprime son inquiétude face au pouvoir croissant des technologies numériques. Elle dénonce le téléphone mobile non comme un simple appareil, mais comme un outil de domination qui corrompt l’esprit humain et compromet la démocratie. Ce dispositif, si répandu qu’il est désormais indispensable à tous les citoyens, agit en secret pour contrôler leurs pensées et leurs choix.
Gaïa observe avec effroi comment ce petit appareil, capable de capturer des images, d’envoyer des messages et même d’espionner ses utilisateurs, a pris le pouvoir. Il est devenu une entité omniprésente qui modifie l’individu en profondeur, le rendant dépendant. Les algorithmes, maîtres incontestés du système, orientent les décisions personnelles, éliminant toute forme de libre arbitre. Les citoyens, croyant choisir leur futur, ne font que suivre des routes tracées par d’autres.
L’auteur de cette lettre souligne le danger immédiat : la démocratie, qui devrait refléter la volonté du peuple, se transforme en un système manipulateur où les élus et les dirigeants sont manipulés par les mêmes technologies qu’ils prétendent contrôler. Les élections, autrefois symboles de liberté, deviennent des jeux de hasard où les candidats gagnent grâce à leur maîtrise des algorithmes plutôt que par leurs réelles compétences.
Pour combattre cette situation, Gaïa propose une nouvelle forme de gouvernance : un système à trois voix. Une assemblée composée d’experts techniques et financiers, d’historiens et de philosophes, ainsi qu’une représentation populaire devrait collaborer pour prendre des décisions équilibrées. Cela permettrait d’éviter les excès du populisme et de garantir une gestion plus rationnelle de la société.
Toutefois, le problème majeur reste l’absence de contrôle réel sur ces technologies. Les grandes entreprises, dominatrices des réseaux sociaux et des plateformes numériques, exploitent les données personnelles pour influencer les masses. Elles ont construit un « empire numérique » où la vérité est floue, le libre arbitre absent et l’individualité érodée.
Gaïa conclut en appelant à une révolution intellectuelle : il faut reprendre le contrôle de l’esprit humain avant que les machines ne dominent complètement. La démocratie doit se renforcer pour résister à cette nouvelle forme d’autoritarisme, ou périr dans un chaos où la liberté n’aura plus de sens.