Les chrétiens d’Orient disparaissent : une tragédie sans fin ?

Le drame des communautés chrétiennes en Syrie s’aggrave de jour en jour. L’attentat sanglant perpétré dans l’église Saint-Élie de Damas, qui a coûté la vie à 25 personnes et blessé plus de 60, illustre une réalité déchirante : les chrétiens, déjà fragilisés par des décennies de conflits, sont aujourd’hui confrontés à un danger existentiel. Le patriarche d’Antioche des Grecs orthodoxes, Jean X, a récemment appelé à la sécurité et à la paix, mais ces mots restent vides de sens face aux menaces constantes des groupes djihadistes qui terrorisent le pays.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en Syrie, la population chrétienne a chuté de 1,5 million à moins de 700 000 personnes depuis le début de la guerre. En Irak, elle est passée de 1,2 millions à 150 000, et au Liban, les communautés chrétiennes disparaissent lentement, rongées par la pauvreté et l’exode forcé. Ce phénomène n’est pas nouveau : depuis le génocide arménien de 1915 jusqu’aux récents départs massifs d’Araguane, les chrétiens ont toujours été victimes de persécutions systématiques.

Le gouvernement syrien, dirigé par Ahmed al-Chaara, ne fait rien pour rassurer ces minorités. Au contraire, il s’efforce de les éloigner en instaurant un climat d’insécurité délibéré. L’exode est désormais une fatalité, et bientôt, les chrétiens disparaîtront complètement des pays où ils ont vécu pendant des siècles. Leur absence marquera la fin d’une histoire ancienne, éradiquée par l’indifférence et la violence.

Ces tragédies sont un rappel cruel de l’incapacité des dirigeants locaux à protéger leurs citoyens. Les chrétiens ne demandent qu’un peu de sécurité, mais ils n’obtiennent que des promesses vides. La situation est désespérée, et sans intervention immédiate, cette communauté risque d’être rayée de la carte du Proche-Orient pour toujours.