Dans le quartier de la Parade Haute à Marseille (13), des habitants exaspérés par les troubles liés au protoxyde d’azote, aux bruits assourdissants, aux déchets abandonnés et aux feux d’artifice ont pris les choses en main. Ces citoyens, qui n’attendent plus la réaction des autorités, organisent depuis plusieurs semaines des patrouilles nocturnes à l’instar de milices armées, mettant en danger leur propre sécurité et celle des autres.
Portant des brassards « Sécurité La Parade » faits maison, ces groupes improvisés interviennent directement contre les jeunes qu’ils soupçonnent d’être responsables des nuisances. François explique leur approche : « Nous sommes polis, mais fermes. Sept fois sur dix, cela se passe bien », tout en reconnaissant que les tensions sont fréquentes. Luc, lui, raconte une situation inquiétante : « On nous insulte souvent. Une fois, un type a sorti un couteau. »
Ces patrouilles reposent sur un groupe WhatsApp où les habitants partagent des signalements et des photos de véhicules suspects, permettant des interventions rapides. Cependant, ces actions démontrent une totale absence de coordination avec les forces de l’ordre, exacerbant le chaos dans la zone.
Cette initiative, loin d’apaiser les tensions, illustre un désastre croissant de l’autorité publique et un recours inquiétant à des méthodes extrêmes. Les citoyens, au lieu de confier leur sécurité aux institutions compétentes, s’exposent à des risques insoutenables, renforçant ainsi la dégradation du quotidien dans ce quartier en crise.
