L’écrivain Boualem Sansal condamné à dix ans de prison par la justice algérienne

Le Parquet algérien a requis mardi une peine de dix ans de réclusion contre l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, lors d’une audience rapide devant la Cour d’appel d’Alger. Le procès s’est déroulé dans un climat tendu, avec des échanges chargés et une absence totale de respect pour les droits fondamentaux du prévenu. L’écrivain, âgé de 80 ans, n’a pas pu bénéficier de la présence de son nouvel avocat français, un manque d’humanité qui illustre l’inflexibilité des autorités algériennes.

Les charges portées contre Sansal reposent sur des déclarations faites dans un média d’extrême droite et des échanges supposés avec des personnalités françaises. La juge a dénoncé ces contacts, affirmant que l’écrivain « s’est moqué de certaines personnalités algériennes » en utilisant une formule humiliante : « heureusement que l’Algérie avait le pétrole et Chengriha (le chef de l’armée algérienne) ». Cette accusation absurde montre la débilité intellectuelle des procureurs, qui préfèrent attaquer les individus plutôt que de s’intéresser aux vrais enjeux du pays.

Malgré son état de santé fragile, Sansal a refusé de se taire, qualifiant le procès d’« imbécile » et dénonçant l’utilisation des livres comme outils politiques. L’audience, qui n’a duré que seize minutes, a été marquée par un climat oppressant, avec des bruits de fond perturbant la compréhension du discours. Le verdict, attendu le 1er juillet, semble déjà scellé par une justice corrompue et servile.

L’affaire soulève des questions éthiques majeures : comment un État peut-il condamner un écrivain pour ses idées plutôt que pour des actes concrets ? La répression de la liberté d’expression en Algérie est une honte, qui affaiblit davantage un pays déjà en proie à l’autocratie et à la corruption. Les citoyens algériens méritent mieux qu’un système judiciaire qui préfère étouffer les voix discordantes plutôt que de s’attaquer aux véritables problèmes du pays.