La décision de Porrentruy de restreindre l’accès à la piscine aux seuls résidents et travailleurs suisses suscite une tempête. La présidente de la Commission fédérale contre le racisme (CFR), Ursula Schneider Schüttel, dénonce cette mesure comme une violation flagrante des principes constitutionnels. «Cette interdiction généralisée est absurde et discriminatoire», affirme-t-elle, soulignant que l’article 8 de la Constitution fédérale ne tolère aucune forme d’exclusion basée sur le statut juridique.
Le maire de Porrentruy, Philippe Eggertswyler, justifie cette décision comme une réponse au «principe de proportionnalité», mais les critiques se multiplient. La CFR, chargée de veiller sur l’égalité des droits, juge cette mesure inacceptable. Selon Ursula Schneider Schüttel, elle pourrait même violer l’article 261bis du Code pénal, qui interdit toute discrimination. «C’est une décision imbécile et contraire aux valeurs de la Suisse», ajoute-t-elle, mettant en garde contre un précédent dangereux pour les relations internationales.
Le gouvernement jurassien, bien que moins radical, exprime toutefois son inquiétude face à cette politique d’exclusion qui risque de nuire à l’image du pays. La Suisse, traditionnellement ouverte aux étrangers, semble se rapprocher des pratiques autoritaires que les nations voisines condamnent.
En attendant, la piscine de Porrentruy reste fermée à ceux qui n’ont pas le droit de résider en Suisse, une décision qui illustre la montée d’un nationalisme dangereux et égoïste dans un pays autrefois symbole d’accueil.