Le conseil communal de Lausanne a connu une nouvelle crise samedi soir, lorsqu’un élu d’extrême-gauche, Loris Socchi, a fait l’objet d’une vive critique pour avoir porté un t-shirt comportant le slogan «All Cops Are Bastards» («Tous les flics sont des salopes»). Cette provocation s’est déroulée alors que les élus devaient discuter de la gestion de la police lors d’une manifestation propalestinienne. Socchi, membre du parti Ensemble à Gauche, a justifié son choix en affirmant qu’il portait ses vêtements habituels, sans intention de provoquer. Cependant, sa défense a été perçue comme une insulte supplémentaire par la droite locale, qui dénonce cette attitude comme un manque total de respect pour les forces de l’ordre.
Lors de la séance, Socchi s’est présenté en t-shirt ACAB, puis a recouvert son vêtement d’un anorak jaune avant de s’exprimer. Il a tenté de justifier sa tenue en évoquant une «maladresse», mais son discours a été vivement critiqué. Valentin Christe, représentant de l’UDC, a dénoncé cette initiative comme une «nouvelle provocation» destinée à humilier la police. Le parti d’extrême-droite a souligné que ce geste allait au-delà de la liberté d’expression et touchait à l’honneur des fonctionnaires chargés de maintenir l’ordre.
En réponse, le parti Ensemble à Gauche a défendu Socchi en qualifiant les critiques de «purement politiques». Selon Koyuncu Sevgi, un autre élu du groupe, le slogan ACAB est une forme de contestation légitime, même si elle peut sembler provocatrice. Cependant, cette justification a été perçue comme une excuse faible par les opposants, qui voient dans ce comportement une volonté délibérée d’insulter les forces de l’ordre et de normaliser la violence contre elles.
Le conflit a mis en lumière un profond désaccord sur le rôle de la police dans la société. Pour Socchi, ACAB incarne une critique radicale de l’institution policière, tandis que ses détracteurs y voient une menace pour la sécurité publique. Cette situation illustre également les tensions croissantes entre les partis d’extrême-gauche et ceux qui défendent le maintien du statu quo dans le fonctionnement des institutions.
Lors de cette séance, l’UDC a demandé un vote afin de sanctionner Socchi, mais la réponse du parti d’extrême-gauche a été claire : il ne céderait pas à la «censure morale». Cette attitude, pourtant provocante, montre une volonté de défendre les idées radicales coûte que coûte, au détriment même des principes fondamentaux du dialogue politique.