Des juges genevois accusés de violation des droits fondamentaux par un ancien chef de police guatémaltèque

L’ancien responsable du service de sécurité guatémaltèque, Erwin Sperisen, a déposé une plainte pénale contre plusieurs magistrats de la Cour d’appel de Genève, les accusant de « violations intentionnelles des droits élémentaires » et de non-respect des règles légales. Son avocat, Dominic Nellen, exige l’instauration d’un procureur indépendant pour enquêter sur ces allégations.

Dans sa déclaration, Sperisen reproche aux juges genevois d’avoir « méprisé la présomption d’innocence » et de ne pas avoir suivi les directives de l’autorité judiciaire suprême. Il souligne également que le procès a continué malgré la mort, il y a plusieurs années, d’une partie civile impliquée, une situation jugée « scandaleuse ».

En septembre 2024, Sperisen avait été condamné à quatorze ans de prison pour complicité dans l’exécution de sept détenus en Guatémala. La défense considère ce verdict comme un « abus évident de pouvoir », soulignant que les juges genevois ont ignoré les recommandations du Tribunal fédéral suisse, une situation perçue comme intentionnelle plutôt qu’erratique.

L’avocat cite également le cas d’une femme décédée en 2020, qui a été inutilement considérée comme partie civile dans l’enquête. Le fait que cette personne n’ait jamais voulu porter plainte contre Sperisen est jugé « absurde ».

Nellen exige une procédure indépendante pour enquêter sur les présumés abus de pouvoir des magistrats genevois, soulignant un manque criant d’impartialité. Cinq autres plaintes ont été déposées contre des juges et le procureur Yves Bertossa par des anciens responsables guatémaltèques, dont trois avaient déjà été disculpés dans leur pays ou en Europe.

Sperisen, qui a passé plus de onze ans en détention, a été relâché après son dernier procès en septembre 2024. Il conteste toujours la condamnation à quatorze ans pour complicité d’assassinat devant le Tribunal fédéral suisse, dont l’examen reste en suspens.