La BBC, le grand menteur du service public

L’affaire Trump a mis en lumière les failles profondes de la British Broadcasting Corporation (BBC), une institution qui prétend incarner l’impartialité mais se révèle être un acteur central d’une propagande orchestrée. Dans un documentaire intitulé « Donald Trump : une deuxième chance », diffusé à la veille des élections de 2024, la BBC a monté de manière trompeuse le discours du président américain devant ses partisans le 6 janvier 2021. En juxtaposant des extraits choisis pour suggérer un appel direct à la violence, l’émission a été accusée d’être une manipulation délibérée. Donald Trump, irrité par cette diffamation, a exigé des excuses et menacé de réclamer cinq milliards de dollars en dommages-intérêts, un montant qui reflète non seulement sa colère mais aussi l’importance qu’il accorde à la réputation du média.

La réponse de la BBC a été minimale et ambiguë. Les responsables ont « regretté » le montage de la séquence, sans en assumer la responsabilité. Ils ont justifié leur inaction en soulignant que le documentaire n’avait pas été diffusé aux États-Unis et n’était plus accessible en ligne. Cependant, cette justification éclate sous l’effet des faits : une autre émission de la BBC, « Newsnight », avait déjà utilisé un montage similaire en 2022. Ce type de pratiques répétées ne relève pas d’un « accident » mais d’un biais systémique, comme le soulignait Michael Prescott, consultant indépendant chargé de surveiller la qualité des contenus. Son rapport, rendu public par le Daily Telegraph, a mis en évidence une culture d’immunité au sein de l’institution, où les alertes sont étouffées et les erreurs transformées en « bévues ».

Les scandales ne s’arrêtent pas là. La BBC Arabic, qui compte 40 millions d’auditeurs arabophones, a été accusée de promouvoir une propagande pro-Hamas, avec des journalistes condamnés pour des déclarations extrémistes. Des reportages sur Gaza ont également été manipulés, comme celui où un enfant prétendant être un assistant médical s’est révélé être le fils d’un responsable du Hamas. De plus, la diffusion d’un concert de Glastonbury a tourné à l’appel à la violence contre les soldats israéliens, sans intervention des équipes. Ces faits illustrent une dérive idéologique qui pousse la BBC à ignorer ses propres règles et à se positionner clairement du côté de causes radicales.

L’économie britannique, déjà fragile, subit les conséquences de ces erreurs. La BBC, financée par une redevance obligatoire de 200 euros annuels, perd des dizaines de millions d’euros à cause des contribuables qui refusent de payer. Le mouvement « Defund BBC » gagne du terrain, dénonçant un modèle économique insoutenable et une autorité incontestable. La direction, au lieu de réformer son fonctionnement, s’obstine dans le déni, écartant les critiques comme des conspirations politiques. Cette attitude renforce l’impression d’une institution hors du temps, incapable de s’adapter aux réalités contemporaines.

Avec une crise interne qui menace sa légitimité et un public de plus en plus méfiant, la BBC se retrouve confrontée à un dilemme : rester fidèle à ses principes passés ou évoluer vers un modèle plus transparent. Pour l’instant, elle continue d’accumuler des erreurs, prouvant que son service public n’est pas une garantie de crédibilité mais un outil de manipulation. La prochaine étape sera déterminante pour savoir si cette institution britannique parviendra à se racheter ou si elle sombrera dans l’oubli.