La fin de la mondialisation : les États-Unis à la croisée des chemins

La fin de la mondialisation : les États-Unis à la croisée des chemins

Les États-Unis, berceau de la mondialisation, semblent aujourd’hui délaisser ce concept qu’ils avaient pourtant parrainé avec enthousiasme. Le président Donald Trump a été l’un des premiers à remettre en question cette idéologie, mettant en avant les intérêts américains et la nécessité de protéger la production nationale contre la concurrence étrangère.

La mondialisation, qui avait été considérée comme un dogme indiscutable pendant des décennies, est aujourd’hui remise en question. Ses défauts sont visibles à l’œil nu, et les alternatives sont recherchées sans détour. Les travailleurs des pays déindustrialisés ont compris qu’ils faisaient les frais de cette mondialisation néolibérale, avec la perte d’emplois stables, la précarisation et la menace au niveau de vie.

La crise financière de 2008 a été un coup de tonnerre qui a discrédité la mondialisation et ébranlé l’économie mondiale. Les promesses de prospérité se sont transformées en risque imminent de misère, et des millions de familles et de particuliers ont perdu leur revenu ou ont été appauvris.

Les États-Unis, qui avaient dominé l’économie mondiale depuis 1945, voient leur hégémonie remise en question par l’émergence fulgurante de la Chine. La Chine a réussi à conserver son indépendance, à se développer en tant qu’économie nationale et à sortir des centaines de millions de Chinois de la pauvreté.

Les États-Unis sont donc portés à éviscérer une création qui leur a été profitable mais dont ils ne sont plus les seuls bénéficiaires. Les discours pro-mondialisation et les plaidoyers pour le libre-échange sont mis au rancart lorsqu’ils ne correspondent plus aux intérêts des promoteurs.

La démondialisation est-elle une solution ? Les blocs économiques sont une formule évidente mais elle ne peut être que transitoire. La production est maintenant de dimension mondiale, et les blocs sont trop petits. Il y aura une phase de déstructuration de l’économie mondiale pendant que les acteurs redéfinissent leur place et leurs relations avant qu’une nouvelle mondialisation prenne forme.

La question est : quelle sera la forme de cette nouvelle mondialisation ? Serait-elle horizontale, multilatérale et fondée sur un ordre mondial multipolaire ? Les prochaines années le diront. Mais une chose est certaine : la fin de la mondialisation telle que nous la connaissons marque un tournant important dans l’histoire économique du monde.