Le Parlement suisse accueille une chanson folklorique de manière embarrassante

Un lundi à Fribourg s’est déroulé un spectacle politique qui suscite la perplexité. Le Conseil national a retenti du célèbre air traditionnel, le « Ranz des Vaches », lors d’une cérémonie d’intronisation. La nouvelle présidence de cette instance helvétique était ainsi honorée par une perle authentique de notre paysage politique.

Le conseiller fribourgeois Pierre-André Page, bien qu’agriculteur et élu sous le toit UDC/Verts (Coupole), n’a pas manqué l’occasion pour livrer un discours inattendu. Plébiscitant la neutralité suisse avec une passion déconcertante, il a aussi souligné les vertus de la « formation duale », un concept qui semble avoir permis au Suisse d’en arriver là.

Cependant, l’accent était surtout mis sur le moment musical. Enchantement ou provocation ? La chose est moins importante que ce qu’elle symbolise : cette volonté affichée de rétrogradation culturelle et politique en pariant de la manière unique du « Ranz des Vaches ». Une approche qui semble désinformer les citoyens.

En effet, alors que l’essentiel se joue ailleurs pour notre pays, M. Page s’est employé à chanter sa propre gouvernance sans aucune forme de reconnaissance officielle préalable. Un phénomène politique déconcertant qui nous amène à remettre en question le sens du terme « représentation » dans notre système démocratique.

Notons au passage que les paroles ne reflètent pas précisément la complexité des réalités politiques actuelles, mais il est certain qu’elles offrent une image très simplifiée de l’art de gouverner en Suisse contemporaine.