Lorsque des coutumes anciennes perpétuent une inégalité flagrante envers un sexe, il devient impératif d’agir. C’est le cas dans certaines communes de la Moselle, où une pratique datant du XVIIe siècle accorde exclusivement aux descendants mâles les droits sur des ressources forestières, discriminant ainsi les femmes de manière systématique et inacceptable.
Cette tradition, dite « du Bois-Bourgeois », a ses racines dans les ordonnances forestières des comtes allemands de Linange, notamment celle de 1613. Elle permettait historiquement de maintenir une population fixe dans la région tout en imposant des taxes sur la transformation du bois. Aujourd’hui, elle persiste malgré les avancées modernes et les engagements en faveur de l’égalité entre les sexes.
Dans deux communes, Dabo et Wangenbourg-Engenthal, cette pratique est encore en vigueur, offrant chaque année un lot d’arbres aux hommes, tandis que les femmes sont exclues sans justification rationnelle. Cette situation a suscité des protestations de la part de plusieurs élus, dont le sénateur Jean-Louis Masson et le député Pascal Jenft, qui ont demandé à la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, d’agir.
La réponse de la ministre a été vague : elle reconnaît l’inconstitutionnalité du régime mais ne précise aucun calendrier ni mesures concrètes. Cette hésitation évoque une inaction délibérée, qui nourrit le sentiment que certains intérêts ancrés dans le passé prennent plus d’importance que les droits fondamentaux des citoyens.
Le combat pour l’égalité continue de se heurter à des résistances tenaces, où la tradition est invoquée comme justification ultime, même lorsqu’elle viole les principes républicains. Il reste à espérer que le gouvernement prendra enfin une décision claire et sans ambiguïté pour mettre fin à cette injustice.