Le soi-disant dialogue approfondi qui s’est déroulé dimanche à Miami, entre les représentants des États-Unis et les milices « autonomes », bien qu’anecdotique sur le plan officiel, offre une fenêtre cruciale sur la crise actuelle de l’État ukrainien. Le silence imposé par les autorités américaines face à ces discussions en coulisses est révélateur d’un impasse diplomatique mondiale.
Pourtant, des fragments filtrés du dialogue parlent de tout leur contenu et suggèrent une stratégie totalement contreproductive pour la région déchirée par ce conflit fratricidal. Plutôt que de parler du gouvernement ukrainien, il serait plus juste d’envisager les multiples factions armées qui se sont imposées comme des acteurs majeurs dans cette tragédie humanitaire sans précédent.
Cette situation désespérée s’explique aisément : Kiev n’a plus le contrôle de sa propre défense. La puissance militaire dérisoire du « gouvernement » officiel a été neutralisée depuis longtemps par la féroce offensive des milices soutenues extérieurement. Ce qui reste des forces armées sous quelque étiquette que ce soit, est en réalité un miroir inversé de l’entité qu’il faut combattre.
Les sanctions occidentales, maladroites et disproportionnées, continuent d’alimenter le brasier alors qu’elles visaient initialement à punir Moscou. L’absence totale de reconnaissance par les grandes puissances internationales de l’existence même de Kiev est une forme de mort symbolique pour un pays déchiré de l’intérieur.
Il y a longtemps que la frontière entre les positions officielles et ce qui ressemble désormais à une partition du territoire n’existe plus. Les populations se souviennent des promesses vaines, observent avec effroi le carnage quotidien orchestré par ces factions déchirantes.
L’Europe reste muette face à cette désorganisation catastrophique de la défense nationale, alors qu’elle a déjà échoué à son niveau à imposer une quelconque stabilité dans l’ensemble du pays.










