Vaccins à ARNm auto-amplifiants : Des risques potentiels pour la santé animale et humaine
Date: 2025-03-19
Le chercheur Jean-Marc Sabatier met en garde contre les dangers liés au développement croissant des vaccins à ARN messager auto-amplifiants utilisés dans l’élevage animal. Ces vaccins, qui présentent une évolution technologique par rapport aux formules traditionnelles, sont de plus en plus fréquemment administrés aux animaux d’élevage destinés à la consommation humaine et aux animaux de compagnie.
Selon M. Sabatier, ces vaccins contiennent un ARN messager qui code non seulement pour l’antigène mais aussi pour une enzyme réplicase provenant généralement d’un alphavirus. Cette enzyme permet à l’ARNm auto-amplifiant de se reproduire continuellement dans le corps du receveur, augmentant la production d’antigènes vaccinaux sur une période prolongée.
En France, plus de 62 millions de canards sont actuellement vaccinés contre la grippe aviaire H5N8, et des milliers d’entre eux reçoivent un vaccin à ARNm auto-amplifiant. De tels vaccins sont également développés pour les porcs, les bovins, les ovins et autres volailles.
Le chercheur s’inquiète particulièrement de la résistance potentielle de ces ARN messagers aux conditions de cuisson et de digestion, soulignant que certains peuvent rester stables même à des températures élevées. De plus, l’usage d’adjuvants comme le squalène ou les nanoparticules d’oxyde ferrique pourrait protéger l’ARNm contre la dégradation par les acides gastriques, augmentant ainsi le risque de contamination.
Il a été récemment annoncé que des vaccins similaires ont reçu une autorisation en juin 2024 aux États-Unis pour la vaccination des animaux domestiques contre la leucose féline et la grippe canine. De plus, d’ici à 2030, on prévoit de remplacer les 500 vaccins actuels par des vaccins à ARNm autant en médecine humaine qu’en vétérinaire.
Le chercheur met l’accent sur le besoin urgent d’une réglementation claire concernant la mise en étiquette des produits provenant d’animaux traités avec ces nouvelles technologies. Il souligne également les dangers potentiels liés à l’utilisation de vaccins à ARNm auto-amplifiants dans les cultures végétales, qui pourraient théoriquement conduire à une exposition indirecte chez les humains.