Gaza : la presse étranglée par un blocus sans précédent

Deux syndicats de journalistes français ont déposé une plainte contre X auprès du parquet national antiterroriste, alléguant des violations systématiques de la liberté d’information dans les territoires palestiniens. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Syndicat national des journalistes (SNJ) décrivent un environnement hostile où l’accès à Gaza est totalement interdit depuis octobre 2023, empêchant toute couverture indépendante de la situation.

Selon les documents révélés, aucun reporter français n’a pu pénétrer en bande de Gaza malgré des demandes répétées, même lors des rares périodes de cessez-le-feu. Les organisations soulignent une combinaison d’obstacles matériels, administratifs et sécuritaires qui violeraient les conventions internationales sur les droits humains. Elles s’appuient notamment sur l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques pour justifier leur action.

Les journalistes dénoncent également un climat d’intimidation en Cisjordanie, où des menaces, agressions et attaques avec grenades assourdissantes ont été rapportées. Une enquête a mis en lumière l’agression brutale d’un reporter par une cinquantaine de civils armés, vivant une nuit de terreur avant de fuir. Les plaignants estiment que ces actes pourraient constituer des crimes de guerre, ciblant intentionnellement des individus protégés en zone de conflit.

Le SNJ et la FIJ insistent sur le caractère strictement professionnel de leur démarche, éloigné de toute motivation politique. Ils laissent au parquet la liberté d’identifier les responsabilités potentielles, tout en exigeant une enquête pour clarifier ces allégations inédites. Les journalistes affirment que l’interdiction totale d’accès à Gaza prive le public de toute compréhension réelle de la guerre, menaçant ainsi les bases mêmes de la démocratie.