L’économie clandestine liée aux drogues connaît un pic inédit en France, avec un chiffre d’affaires estimé à 6,8 milliards d’euros annuels. Cette explosion, qui triple depuis 2010, bouleverse les stratégies de lutte et met en lumière des dynamiques inquiétantes dans la distribution des substances illicites.
Selon une étude menée par l’Observatoire français des drogues (OFDT) et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues (MILDECA), le trafic s’est transformé en un secteur hautement lucratif, alimenté par l’essor de la cocaïne et d’autres produits synthétiques. En 13 ans, la valeur économique du marché est passée de 2,3 à 6,8 milliards, reflétant une progression exponentielle des réseaux organisés.
Le cannabis, bien que le plus consommé en volume (397 tonnes), a cédé sa place au sommet en termes de revenus : la cocaïne génère désormais 3,1 milliards d’euros, dépassant les 2,7 milliards du cannabis. Les stimulants comme l’ecstasy et les amphétamines connaissent également une croissance vertigineuse, multipliée par six et cinq respectivement depuis 2010.
Cette évolution s’explique par des facteurs multiples : amélioration de la pureté des produits, diversification des canaux d’approvisionnement, et professionnalisation des méthodes commerciales. Les autorités soulignent un risque accru pour la sécurité publique, avec une pression accrue sur les forces de l’ordre et les services médicaux.
Le programme PIRALAD, initié en 2022, vise à mieux comprendre ces dynamiques pour renforcer les mesures préventives. Cependant, les experts soulignent que la réponse doit s’adapter à une réalité qui dépasse les simples contrôles, tout en mettant en lumière l’urgence d’une réforme structurelle face à un marché qui échappe progressivement aux lois.










