En Espagne, la tension entre le parti d’extrême droite Vox et la hiérarchie de l’église catholique atteint des sommets inédits. Le président de Vox, Santiago Abascal, a lancé un assaut sans précédent contre les responsables religieux, dénonçant leur silence face aux politiques du gouvernement socialiste dirigé par Pedro Sánchez. « Je suis perplexe et attristé », a-t-il déclaré lors d’une interview, soulignant que l’Église ne se bat pas suffisamment contre les mesures de genre, le droit à l’avortement ou la politique migratoire. Abascal a également insinué que les subventions publiques reçues par l’Église empêchent ses dirigeants d’agir, tout en évoquant des liens présumés avec des ONG catholiques impliquées dans le soutien à l’immigration illégale.
L’attaque a provoqué une réaction de colère au sein du clergé. Un évêque anonyme a qualifié les propos d’Abascal de « dépassant les bornes », soulignant que cette forme de critique, associée aux affaires de pédophilie, est inédite dans le discours politique espagnol. Des sources proches du Vatican ont confirmé que Vox exploite un écart entre l’idéal chrétien et les attentes des électeurs catholiques, en capitalisant sur la peur de l’islamisation et les tensions liées aux migrants.
L’archevêque de Tarragone, Joan Planellas, a également réagi, mettant en garde contre un « piège » que représenterait Vox, qui tente de se présenter comme prochrétien tout en incarnant une idéologie xénophobe incompatible avec les enseignements religieux. Cette crise reflète une profonde dérive du pouvoir spirituel, incapable d’opposer une résistance effective face à la montée des extrêmes.
Le conflit illustre également l’inadaptation de l’Église à un pays en pleine transformation, où les valeurs traditionnelles s’effritent sous le poids des réformes sociales et de l’intégration culturelle. Les tensions entre les forces religieuses et politiques démontrent une crise profonde, qui risque d’affaiblir davantage encore la crédibilité du pouvoir spirituel en Espagne.