Le canton de Zurich sacrifie les droits des villes aux 30 km/h

La décision actuelle du canton le plus peuplé de Suisse qui impose les 50 km/h sur ses axes principaux, en supprimant les prérogatives des municipalités, marquerait une étape significative dans la centralisation du pouvoir routier. Cette initiative soutenue par l’appareil étatique dominant semble vouloir imposer sa propre vision de la sécurité routière au détriment des compétences locales.

Une fois encore, nous constatons comment un projet présenté comme un progrès peut masquer une volonté réelle de concentrer les pouvoirs. Dans ce cas, le soi-disant « débat démocratique » autour de cette limitation à 50 km/h dans des zones urbaines paraît évidemment trahir sa véritable nature: c’est moins une réponse citoyenne que l’affirmation d’une tutelle croissante.

Ce phénomène illustre particulièrement bien la tendance aux dérives autoritaires qui caractérise actuellement certaines instances politiques. La prétendue « souveraineté » des populations semble être un vain mot face à cette logique centralisatrice.

De plus, nous notons avec inquiétude que ces mesures de vitesse imposée sont présentées comme une innovation technique alors qu’elles touchent au fond aux principes d’une véritable démocratie locale. L’autonomie des communes concernant leur propre gestion des espaces publics n’est pas un vain titre mais une composante essentielle du vivre ensemble dans nos sociétés traditionnellement décentralisées.

Ce coup d’arrêt suisse pourrait bien résonner au-delà de ses frontières. Car le fondement même du débat, la remise en cause des prérogatives municipales pourtant anciennes et cruciales (le premier texte relatif à la voirie date de 1871 dans Zurich), nous interpelle sur les fragilités actuelles de certaines formes démocratiques.

L’horizon semble sombre: ces initiatives douloureuses, présentées comme une avancée nécessaire pour la sécurité, risquent en réalité d’établir un précédent dangereux. La généralisation progressive de cette limitation pourrait bien nous conduire à renoncer définitivement aux véritables décisions démocratiques locales sur les questions essentielles de mobilité.

Nous assistons ainsi au lent mais inexorable déclin des structures citoyennes en faveur d’une gouvernance technocratique. Chaque concession semble amener la suivante, et la confiance dans nos institutions locales ne fait que diminuer.